13 décembre 2024
Université Paris 8
Saint-Denis, France

Programme

9h–9h45 — Accueil et café viennoiseries [salle B103]

9h45–11h45 — Fonctionnement et limites des blockchains [salle B104]

Introduction de la journée.

Pablo Rauzy, maître de conférences en informatique à l'Université Paris 8, membre de l'équipe PASTIS du LIASD et du centre GÉODE.

Introduction technocritique aux blockchains

Une explication accessible à tou·tes du fonctionnement technique, des possibilités et des limites de la technologie, sur la base de son article : Promesses et (dés)illusions : une introduction technocritique aux blockchains.

Arnaud Levy, maître de conférences associé en design et technologie de l'information à l'Université Bordeaux Montaigne, membre du laboratoire MICA, co-auteur de Alice et les crypto-trolls.

Alternative low-tech aux blockchains : l'exemple des diplômes

Présentation de son travail Pour les solutions low tech, contre les blockchains inutiles faisant suite à la surprenante décision de certains établissements d'enseignement supérieur, dont l'Université de Lille, de mettre leurs diplômes sur une blockchain sous forme de NFT…

11h45–13h — Buffet [salle B103]

13h–15h — (Géo)politique des blockchains [salle B104]

Kavé Salamatian, professeur des universités en informatique à l'Université Savoie Mont-Blanc, membre du LISTIC et du centre GÉODE.

La chaîne de blocs : imaginaire géopolitique, et/ou mirage technologique ?

Depuis la proposition du Bitcoin en 2008, par l’énigmatique “Satoshi Nakamoto”, l’obscur domaine de recherche du consensus dans les systèmes distribués est sorti des tours d’ivoire universitaires, et est devenu un sujet d’intérêt majeur dans des milieux interlopes dans lesquels des généraux, parfois corrompus, mais qui ne sont plus byzantins depuis 1453, barbotent. La chaine de bloc qui fut considérée un certain temps comme un moyen de casser les chaines de domination économiques et financières, et aussi un imaginaire politique remplaçant le « ni dieu ni maitre » par « ni banque centrale ni cash », est devenu un moyen d’enchainer de pauvres cybernautes rackettés par les bandits de grand chemin numériques que sont les ransomwares. Ces imaginaires saupoudrés d’un glaçage de technologie, d’algorithmes sécurisés, et de fonction de hachage cryptographiques, ont même générés des effets géopolitiques avec des pays, comme le San Salvador, se lançant sans filet dans l’abîme de ces nouvelles monnaies, ou des régions comme la Sibérie recyclant les camps du Goulag en immense centre de données ronronnant sous le coup de l’énergie gaspillée à miner le Bitcoin, créant une nouvelle génération de gueules noires. Cet exposé sera l’occasion de brosser le paysage géopolitique de la chaîne de blocs, tout en faisant des digressions pertinentes à l’histoire de la recherche en système distribuée, et donc de positionner la chaîne de bloc dans un contexte géopolitique, mais aussi scientifique.

Nastasia Hadjadji, journaliste indépendante (collabore avec Le Monde, Usbek&Rica, Socialter et Society) centrée sur les questions liées à l'économie du numérique avec une perspective critique issue des sciences sociales, autrice en 2023 de l'essai No Crypto. Comment bitcoin a envoûté la planète ? qui ouvre le débat sur les conséquences socio-économiques, écologiques et politiques de l'essor des crypto-actifs.

Comment Bitcoin et les cryptos ont envoûté la planète ?

Que le marché monte ou se crashe, que les esprits s'enflamment ou se lamentent, les cryptos ne laissent personne indifférent. Mais comment penser les effets sociaux, économiques, écologiques et politiques de cette industrie, par-delà la hype et les chiffres ? Nastasia Hadjadji présentera les grands axes de réflexion tirés de son enquête No Crypto. Comment Bitcoin a envoûté la planète ? parue en mai 2023 aux éditions Divergences. Dans cet essai critique, elle prend le parti d'attaquer le totem Bitcoin ainsi que les autres fétiches de la crypto-économie avec les outils des sciences sociales, dans le but de percer l'épais rideau de fumée qui entoure cette industrie politiquement réactionnaire et largement écocidaire.

Gala Hernández López, artiste-chercheuse et réalisatrice, doctorante au laboratoire ESTCA de l'Université Paris 8, co-fondatrice et co-directrice du collectif Après les réseaux sociaux, César du meilleur film de court métrage documentaire pour La Mécanique des fluides.

Liens entre culture crypto et pensée magique new age / désirs post-capitalistes

Une analyse culturelle et politique sur la base de ses travaux pour son prochain film, +10K, court-métrage documentaire en cours de réalisation, pour lequel ses recherches sont ancrées en Espagne.

15h–15h30 — Pause café [salle B103]

15h30–17h30 — Politique et (crypto?)monnaie [salle B104]

David Cayla, maître de conférences en économie à l'Université d'Angers, membre du laboratoire GRANEM.

Peut-on dépolitiser la monnaie ?

À propos des origines et de la nature de la monnaie et des “cryptomonnaies”, sur la base de son article "Les cryptomonnaies : une tentative de mise en œuvre de l’utopie libertarienne”.

Odile Lakomski-Laguerre, professeure des universités en économie à l'Université Picardie Jules Vernes, membre du laboratoire LEMFI.

Analyse de Bitcoin au filtre d’une théorie institutionnaliste de la monnaie

Réflexions sur la nature monétaire (ou non ?) des “cryptomonnaies” (ou doit-on parler de crypto-actifs ?), sur la base de son article : L’alternative monétaire Bitcoin : une perspective institutionnaliste.

Gilles Mitteau, vulgarisateur économie et finance, auteur de Tout sur l'économie (ou presque), vidéaste sur la chaîne YouTube Heu?reka (400k+ abonné·es).

Les limites d'une économie disposant d'une quantité finie de monnaie

Comparaison d'une économie basée sur une monnaie métallique, telle que Bitcoin tente de reproduire numériquement, et une économie basée sur une monnaie-dette, telle que dans notre société actuelle.

17h30–17h45 — Pause

17h45–18h30 — Table ronde [salle B104]

Avec l'ensemble des intervenant·es.

Retour sur les échanges de la journée pour conclure collectivement après avoir répondu à d'éventuelles questions restantes du public.

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